Corneille (artiste)

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Guillaume Cornelis van Beverloo
Corneille à Albisola en 1955.
Naissance
Décès
Période d'activité
Pseudonyme
Beverloo, Corneille GuillaumeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activités
Formation
Mouvement
Distinction
Guillaume Corneille, Le bleu du ciel. Hommage à G. Bataille, 1971, acrylique sur toile
Guillaume Corneille, Orchestre Be-Bop, Hommage à Charlie Parker, 1950, huile sur toile
Guillaume Corneille, Totem, 1996, édition lithographique
Guillaume Corneille, Idylle, Sarabande et l'oiseau, 2003, lithographie

Corneille, pseudonyme de Guillaume Cornelis van Beverloo, né le à Liège (Belgique), de parents néerlandais, et mort à Auvers-sur-Oise (Val-d'Oise) le , est un peintre, graveur, sculpteur et céramiste néerlandais. Il est inhumé selon son vœu à côté de Vincent van Gogh dans le cimetière d'Auvers-sur-Oise[1],[2].

Biographie[modifier | modifier le code]

Après avoir suivi les cours de l’École des Beaux-Arts d’Amsterdam, Corneille commence à exposer en 1946, puis découvre le surréalisme. Cofondateur en 1948 avec Karel Appel, Eugène Brands, Constant Nieuwenhuis, Anton Rooskens et Theo Wolvecamp, du mouvement Experimentele Groep in Holland[3] qui publie la revue Reflex[4], anticipant sur la revue Cobra (revue) qui allait paraître l'année suivante au Danemark, en Belgique, puis aux Pays-Bas[5].

Il est l’un des initiateurs de Cobra avec Karel Appel, Constant Nieuwenhuis, Asger Jorn et Dotremont. À ce groupe se joignent bientôt des poètes, des peintres et des écrivains dont Jacques Doucet, Pierre Alechinsky, Henry Heerup, Reinhoud, Else Alfelt, Carl-Henning Pedersen, Egill Jacobsen, C.O. Hultén, Anders Osterlind, Max Walter Svanberg.

En 1949, Corneille entreprend son premier voyage en Afrique du Nord où il découvre le monde arabe et berbère. Il participe à une première exposition collective à Paris avec Karel Appel et Constant à la Galerie Colette Allendy et à une manifestation Cobra au Stedelijk Museum d’Amsterdam.

En 1953, il s’initie à la gravure à l'eau-forte dans l’Atelier 17 de Stanley William Hayter à Paris[réf. nécessaire].

Après avoir évolué vers l’abstraction (paysagisme abstrait) après la dislocation du groupe Cobra en 1951, Corneille revient à la figuration au début des années 1960. Impressionné par la luxuriance de la nature dans certains pays visités (Afrique, Amérique du Sud, Mexique…), il retrouve le vocabulaire expressionniste et passionné de la période Cobra. Dans ses œuvres ultérieures, empreintes de lyrisme, la femme (qui représenterait la terre dans le langage de l’artiste), l’oiseau (l’élément masculin et l’artiste lui-même), le soleil et le serpent (symboles du sexe féminin et masculin) ainsi que le chat sont omniprésents.

Ses premières céramiques datent de 1954 et ses premières sculptures en bois polychrome de 1992. La même année, il fait un séjour en Afrique pour le tournage d’un film, réalisé par Jos Wassink, qui sera diffusé à l’occasion de l’exposition conçue par Ronald A.R. Kerkhoven : Corneille, le visage Africain, au Museuon (La Haye).

A Paris, il expose en 1964 à la galerie Mathias Fels, rassemblant autour du marchand d'art des peintres de la Figuration narrative comme Hervé Télémaque.

Plusieurs albums photographiques consacrés à ses voyages en Afrique et à sa collection d’art africain sont publiés en 1977. Il établit ses premiers contacts avec le monde asiatique (Chine, Japon, Indonésie). De 1982 à 1992, il participe à de nombreuses expositions et développe son œuvre graphique entreprise dès 1948. Plusieurs monographies lui sont consacrées.

En 1999, lithographe, il découvre l'aquagravure, et travaille avec les Éditions l'Estampe et leurs ateliers. L'aquagravure est une technique récente entre la sculpture et la lithographie. Ce relief convient bien au trait marqué et aux couleurs vives de Corneille.

En 2001, l'éditeur L'Estampe consacre à Corneille une grande exposition rétrospective, Corneille, 50 ans d'estampes, traitant des années Cobra aux années 2000. Un livre du même nom est édité à cette occasion par L'Estampe.

Un hommage lui est rendu en 2008 à Auvers-sur-Oise où quatre lieux exposent ses œuvres : l'église, le château, le musée Daubigny et la galerie d'art contemporain.

Corneille est inhumé, le , au cimetière d'Auvers-sur-Oise, près de la tombe de Vincent van Gogh.

Postérité[modifier | modifier le code]

Une rétrospective est organisée à Pont-Aven en 2020 : « Corneille, un Cobra dans le sillage de Gauguin ».

Le Cobra Museum à Amstelveen (Amsterdam) a célébré les 100 ans du peintre du 4 Juillet 2022 au 15 Janvier 2023[6].

Le 23 octobre 2023, à l'occasion des 75 ans de Cobra, la poste belge a émis une série de timbres-poste en l'honneur du mouvement. La lettre C du nom Cobra est illustrée par l'oeuvre de Corneille Ciel tropical de 1971.

Les bijoux d'artiste de Guillaume Corneille sont régulièrement exposés, ainsi l'exposition « Ornamentum, Collection Diane Venet [7]» à la Fondation Boghossian à Bruxelles en présente quelques-uns jusqu'au 14 Mai 2023.

Durant le printemps et l'été 2023, le NSU Art Museum Fort Lauderdale (Miami) a célébré les 75 ans du groupe Cobra par l'exposition "The Eye of Cobra[8]". Quelques oeuvres de l'une des plus importantes collections américaines de Guillaume Corneille y ont été montrées (The Golda & Meyer Marks Collection).

Plusieurs évènements sont prévus en 2025 pour commémorer les 15 ans de la disparition du peintre.

La Fondation Guillaume Corneille, basée à Bruxelles, fait aujourd'hui un catalogage et une numérisation de l'ensemble de ses œuvres.

Collections publiques[modifier | modifier le code]

Le Cobra Museum voor Moderne Kunst est un musée d'art contemporain situé à Amstelveen (Pays-Bas), qui regroupe les œuvres majeures des artistes du mouvement Cobra, dont celles de Corneille.

Prix[modifier | modifier le code]

  • 1956, prix Solomon Guggenheim[12]
  • 1962, Olanda, XXI Biennale Venezia, Pavillon hollandais
  • 1972, prix Ibiza Art Graphic[13].

Notes et références[modifier | modifier le code]

  1. Annonce de sa mort et de sa tombe, sur auvers-sur-oise.eu.
  2. Image de la tombe de Corneille, sur landrucimetieres.fr.
  3. Christian Dotremont dans Collectif Jean-Michel Place 1980, p. 3.
  4. Jean-Clarence Lambert 1983, p. 85.
  5. Collectif Jean-Michel Place 1980, p. 1C1.
  6. « Corneille 100 - Cobra Museum voor Moderne Kunst », sur cobra-museum.nl (consulté le )
  7. « Ornamentum », sur Fondation Boghossian (consulté le )
  8. (en-US) « The Eye of CoBrA – NSU Art Museum Fort Lauderdale » (consulté le )
  9. (nl) Corneille dans les collections du Kunst Museum de La Haye.
  10. « Le Musée Picasso », sur Site officiel de l'Office de Tourisme, (consulté le )
  11. David Colling, « Le don Raymond Lepée à l'Institut archéologique du Luxembourg 2015-2016 : errata et addenda », Bulletin trimestriel de l'Institut archéologique du Luxembourg, vol. 93, nos 3-4,‎ , p. 58
  12. (en) Ronald A. R. Kerkhoven, Corneille and his collection of African Art – Beaties, Beasts and Birds, Amsterdam, Uniepers Abcoude, , 103 p. (ISBN 90 6825 222 4), p. 92
  13. (en) Ronald A.R. Kerkhoven, Beauties, beasts and birds Corneille and his collection of african art, Amsterdam, Uniepers Abcoude, , 103 p. (ISBN 90 68 25 222 4), p. 92

Annexes[modifier | modifier le code]

Bibliographie[modifier | modifier le code]

Monographies[modifier | modifier le code]

  • Marjet DEN BIEMAN, Corneille, een vroege vogel. Zijn onbekende werken 1943-1948, Galerie Elisabeth den Bieman de Hass, Amsterdam, 1997
  • P. Donkersloot-Van den Berghe, Corneille L’œuvre gravée 1948-1975, Amsterdam : Meulenhoff, 1992.
  • (en) Karen Kurczynski, The Art and Politics of Asger Jorn : The Avant-Garde Won't Give Up, Paris, Routledge, , 292 p. (ISBN 978-1-4094-3197-8, lire en ligne).
  • Leo DUPPEN, Corneille, 20 rue Santeuil, Studio Koster, Amsterdam, 2003
  • Pierre Restany, Corneille, Editions Cercle d’Art, 2003.
  • Corneille, 50 ans d’Estampes, Edition l’Estampe, 2002.
  • Collectif Cobra : singulier pluriel, Cobra : singulier pluriel, les œuvres collectives 1948 - 1995, Paris, La Renaissance du Livre, coll. « References », , 83 p. (ISBN 978-2-8046-0255-0, lire en ligne).Introduction de Pierre Descargues.
  • Willemijn Leonore Stokvis, Cobra : mouvement artistique international de la seconde après-guerre mondiale, Paris, Éditions Albin Michel, coll. « Les grands maîtres de l'art contemporain », , 128 p. (ISBN 978-2-221-05412-3).
  • Jean-Clarence Lambert, Cobra, un art libre, Paris, Chêne/Hachette, , 262 p. (ISBN 978-2-85108-306-7).
  • Collectif Jean-Michel Place, Cobra 1948-1951, Paris, Jean-Michel Place, coll. « réimpressions des revues d'avant-garde », , 335 p. (ISBN 978-2-85893-043-2).
  • Jean-Clarence Lambert, Idylles dessins de Corneille, Edition Galilée, 1985.
  • Journal de la Tour, Corneille, Edition Galilée, 1981.
  • André Laude, Corneille Le roi-image, Editions S.M.I Paris, 1973.

Catalogues d'exposition[modifier | modifier le code]

  • Corneille, 30 variations sur des lieux imaginaires, Elysées Arts Gallery, 2010.
  • (en) Corneille : Some of these days, Cobra Museum voor Moderne Kunst Amstelveen, 2007.
  • (en) Corneille : Land in litho’s, Editions Uniepers, 2004.
  • (en) Corneille Drawings-Prints in progress-Prints, The Museum of Israeli Art, 2003.
  • (nl) Corneille’s weergaloze werkelijkheid, Uitgeverij Uniepers, 2002.
  • (nl) Corneille - Het Hongaarse Avontuur 1947, Galerie Elisabeth den Bieman de Haas, 2002.
  • Corneille, Polychrome Ides et Calalendes, 2002.
  • (es) Corneille en la Ceramica - Treigny (1998-2000), Diputacion de Zaragoza, 2001.
  • (es) Corneille - Retrospectiva 1948-2001, Diputacion de Zaragoza, 2001.
  • (en) Corneille and his collection of African Art – Beaties, Beasts and Birds, Ed. Uniepers Abcoude en collaboration avec Jasky Art Gallery, 1998.
  • Corneille un oiseau précoce - ses œuvres inconnues 1943-1948, Galerie Elisabeth den Bieman de Haas, 1997.
  • (nl) Corneille’s weergaloze werkelijkheid, Cobra Museum voor Moderne Kunst Amstelveen, 1997.
  • (it) Giovanni Di Summa, Corneille, 1996.
  • (it) Corneille, Galleria San carlo S.r.l, 1995.
  • (nl) Het afrikaanse gezicht van Corneille, Uitgeverij Uniepers, 1992.
  • (nl) Jean-Clarence Lambert, Corneille : Het oog van de zomer, Jaski Art Gallery, 1992.
  • Michel Ragon, Corneille toujours en route, Editions GKM Siwert Bergström, Malmö, 1991.
  • Jean-Clarence Lambert, Corneille L’œil de l’été, Edition Galilée, 1989.
  • Marcel Paquet, Corneille peintures gouaches, L’autre musée/la différence, 1989.
  • Marcel Paquet, Corneille, Francis Delille Editeurs, 1988.
  • Femmes et oiseaux, Editions GKM Siwert Bergström Malmö, 1980.
  • (it) Corneille/New York room 422, Cegna Editori, 1977.
  • Olanda, XXI Biennale Venezia, 1962

Autres[modifier | modifier le code]

  • Berceuses, éd. Albin Michel CIRM/Paris Musées collection livre/laser illustrations de Corneille et berceuses de différents compositeurs contemporain, 1991, (ISBN 222605470-7).

Liens externes[modifier | modifier le code]